Autrefois, l'Aid etait une occasion pour la majorité des membres de la communauté Issendlene, où qu’ils habitent, de se retrouvaient au domicile parental du village, pour y festoyer ensemble.
C'est durant la dernière semaine du Ramadan que les préparatifs de cette fête commençaient, avec l'achat des vêtements aux enfants et tous les produits et ingrédients qui servent à la préparation des gâteaux, suivis du grand nettoyage des maisons.
Le jour d'avant c'est "Thiswiqth", tous les enfants du village filles et garçons, habillés en tenues vestimentaires neuves se rendaient tôt le matin accompagnaient de leurs parents au marché de Michelet organisé pour la circonstance pour l'achat de jouets. Le soir venu, pour ajouter une touche à leurs beauté, filles et femmes appliquaient du henné à leurs mains.
Au premier jour de l'Aïd, tôt avant le lever du jour, pour perpétuer un rituel ancestral, les villageois se rendaient au cimetière pour se recueillir sur les
tombes de leurs défunts
proches.
Tout le long sentier qui mène au cimetière, les femmes menues de leurs paniers distribuaient aux jeunes garçons qui les attendaient sacs à la main, des gâteaux préparés pour la circonstance.
Dès le retour du cimetière, il faut penser à remettre aux nécessiteux la Zakat, appelée communément «El fadhra», et cela avant la prière de l'Aïd. Cette aumône qui est constituée de denrées alimentaires et argent, qui va aux pauvres, est due pour chaque fidèle ayant accompli le Ramadhan, en guise de validation de son jeûne.
Juste après la fin de la prière de l'Aïd, les familles entament le périple des visites familiales et amicales dans une ambiance faite de joie, de convivialité et d'embrassades, accompagnaient d'enfants parés de leurs habits neufs, qui donnaient à cette journée, une touche particulière de gaieté et de bonheur.
La compassion, la tolérance et la solidarité étaient les maîtres-mots de cette fête religieuse qui reste une occasion pour se pardonner mutuellement et oublier les rancunes et autres désaccords.
Ces dernières années, les changements sont palpables pas uniquement dans notre village, où certaines traditions séculaires, spécifiques à ces occasions, héritées de nos ancêtres, ont été sacrifiées sur l’autel de la modernité, sans toutefois, omettre les nombreux avantages de cette dernière, dont la possibilité, faute de quoi, de se souhaiter virtuellement L'AÏDH AMARVOUH. Chose qui n'était pas possible avant .
Même si l’Aïd est célébré rituellement, il ne reste pas grand-chose des pratiques d’antan, ces moments de joie, de convivialité et de rencontre entre différentes franges de notre communauté ont tendance à disparaître. Dans ce mode de vie que nous vivons actuellement, l’individualisme a malheureusement pris le pas sur l’altruisme.